LYRICA : Risques d’abus, de mésusage et de pharmacodépendance

  • Auteur: Abderrahim Derraji
  • Date de publication: 30 juin 2016
  • Source: ANSM

Dans un communiqué daté du 30 juin 2016, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM – France) met en garde les professionnels de santé sur les conditions de prescription de la prégabaline (LYRICA et ses génériques), en particulier chez les patients ayant des antécédents de toxicomanie.

Les spécialités pharmaceutiques à base de prégabaline font l’objet de notifications de cas d’utilisation abusive à des fins récréatives depuis 2010. Ces usages déviants explique la mise en place d’un suivi d’addictovigilance en France depuis 2013.
La prégabaline ( Lyrica et génériques ) est indiquée dans le traitement de l’épilepsie partielle et des troubles anxieux généralisés. Cette spécialité est également autorisée dans la prise en charge des douleurs neuropathiques.

Une surveillance particulière a également été mise en place par l’Agence Européenne des Médicaments (EMA) dans le cadre du Plan de Gestion des Risques accompagnant la commercialisation des médicaments contenant de la prégabaline.

Le dernier bilan du suivi national d’addictovigilance présenté au Comité technique des CEIP le 28 mai 2015 a mis en évidence deux types de signaux. Le premier est un détournement des prescriptions avec des falsifications d’ordonnance et des cas de nomadisme médical et/ou pharmaceutique. Le second est une augmentation de l’utilisation de la prégabaline au sein de populations à risque (sujets traités par des médicaments de substitution aux opiacés ou présentant des antécédents d’abus), pouvant évoluer vers une consommation à finalité non thérapeutique liée à une obtention illégale.

L’ANSM conclut sa mise en garde en rappelant aux prescripteurs les précautions devant être prises chez les patients qui présentent des antécédents de toxicomanie. Les signes de mésusage, d’abus ou de dépendance à la prégabaline, tels que le développement d’une tolérance, l’augmentation des doses et un comportement de recherche du médicament doivent être surveillés chez ces patients.

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