Cancer : la voie nasale pourrait être prometteuse en vaccinothérapie
L’équipe du chercheur Éric Tartour (INSERM/Université Paris Descartes) travaille actuellement sur une piste pour que la voie nasale soit admise comme une nouvelle voie d’administration d’un vaccin thérapeutique antitumoral.
Pour ce faire, les chercheurs ont administré par voie nasale un vaccin thérapeutique expérimental dirigé contre des tumeurs de la tête et du cou greffées chez des souris.
Cette administration a permis de stopper la croissance de ces tumeurs, alors que les souris non vaccinées mouraient au bout d’un mois et que seule la moitié des souris vaccinées par voie intramusculaire survivait. Ce résultat était accompagné de l’activation des lymphocytes TRM (Tissue Resident Memory T Cells).
L’équipe d’Éric Tartour a également constaté que chez des patients atteints de cancer du poumon la présence d’un nombre important des lymphocytes TRM était associée aux formes les moins agressives et aux meilleures chances de survie liées à ce cancer. Elle a également mis en évidence que la voie nasale pourrait induire une réponse immunitaire à distance, jusque dans les voies génitales, sans qu’elle puisse trouver une explication à ce phénomène.
Ces chercheurs estiment qu’il est envisageable d’améliorer l’efficacité des vaccins contre les cancers du col de l’utérus ou de l’endomètre en utilisant la voie nasale. Et comme la voie nasale permettrait d’activer des lymphocytes TRM, contrairement aux voies intramusculaire ou sous-cutanée, il serait donc possible que certains vaccins dirigés contre des cancers du poumon, jusque-là jugés peu efficaces, puissent retrouver de l’intérêt en utilisant la voie nasale.
Ces chercheurs envisagent de démarrer des essais sur des primates avant de passer à des essais cliniques chez l’Homme.