Médicaments : le prix a aussi un impact sur l’effet nocebo
Une étude publiée vendredi dernier dans la revue «Science» a démontré que plus le prix d’un médicament est élevé, plus le risque «d’évènements indésirables imaginaires» est important.
Deux crèmes ne comportant aucun principe actif ont été appliquées aux deux groupes. Les deux crèmes ont des prix différents. Le packaging et le nom ont aussi été conçus afin de renforcer la crédibilité de leur coût respectif.
Les auteurs de cette étude ont pris le soin d’expliquer aux participants que la crème pourrait entrainer une hypersensibilité à la douleur. Ils ont ensuite délivré sur le bras traité un petit «flash» de chaleur. La douleur ressentie par les participants a été, en moyenne, deux fois plus forte chez les patients ayant bénéficié de la crème la plus chère. Plus que ça, et contrairement au groupe qui a bénéficié de la pommade la moins chère, la douleur n’a pas cessé d’augmenter au fur et à mesure de l’essai.
Les chercheurs ont confirmé, grâce à des IRM fonctionnelles, une activité plus importante dans le cortex préfrontal, ainsi que dans la moelle épinière. Les patients ayant utilisé la crème la plus chère avaient, de ce fait, réellement plus mal que les autres.
Ces résultats ont confirmé les conclusions d’une étude publiée en 2008 dans «JAMA» (Waber et al.).
Cette étude a démontré clairement que les informations que reçoivent les patients peuvent influencer l’efficacité d’un traitement et la survenue d’un évènement indésirable. Si un professionnel de santé ou même les médias attirent trop l’attention sur l’effet indésirable d’une thérapie, ils vont renforcer le risque de le voir survenir. On pourrait se demander si cet effet n’a pas contribué à la survenue d’évènements indésirables chez certains utilisateurs de la nouvelle formulation du Levothyrox® !