Vaccination : le «nationalisme vaccinal» peut nuire à tout le monde!
Tout le monde s’attendait à ce que ça soit le vaccin de CNBG Sinopharm qui obtienne le premier une autorisation temporaire d’utilisation (ATU) d’urgence du ministère de la Santé pour préparer le lancement effectif des campagnes de vaccination. Finalement, c’est le vaccin Covishield® développé par Oxford et AstraZeneca et produit par Serum Institute of India qui a décroché le précieux sésame le 6 janvier.
Il ne fait aucun doute que le vaccin chinois finira, lui aussi, par obtenir son ATU d’urgence. Mais, tant que les commandes ne se transforment pas en livraisons, on n’est toujours pas tiré d’affaire. La forte tension d’approvisionnement exercée sur les vaccins nous rappelle le scénario des masques médicaux qui ont fait l’objet de marchandages ayant favorisé les plus offrants avec une flambée des prix qui les a rendus quasi inaccessibles.
Pour éviter une situation similaire, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) met en garde contre «le nationalisme vaccinal».
En effet, le directeur général de l’OMS, l’Éthiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus, a exhorté les pays riches à cesser de conclure des «accords bilatéraux» avec les laboratoires pharmaceutiques et de faire davantage preuve de solidarité internationale en matière de vaccins. Le chef de l’OMS demande aux fabricants de donner la priorité au déploiement des vaccins par le biais du mécanisme Covax mis en place par l’OMS et ses partenaires pour éviter «de faire grimper le prix» des vaccins.
Le patron de l’OMS a même demandé aux pays ayant commandé plus de vaccins que nécessaire de les mettre immédiatement à la disposition du Covax qui est prêt à les «distribuer équitablement dès aujourd’hui».
Mais, est-ce que le directeur général de l’OMS sera écouté ? Rien n’est moins sûr ! Pour le moment, sur les 42 pays ayant lancé des programmes de vaccination, 36 pays sont à revenu élevé et 6 à revenu intermédiaire.
Les vaccins autorisés jusqu’à maintenant ont nourri beaucoup d’espoir en raison de leur innocuité et leur efficacité contre le Sars-Cov-2 et ses mutants actuels. Le seul événement indésirable du vaccin risque d’être son «inaccessibilité». On espère qu’il y aura suffisamment de solidarité entre les peuples pour que les personnes à risque soient vaccinées en priorité, et ce, quel que soit leur pays !